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Il n'aime pas lire !

Cette phrase, je l'ai tellement entendue au cabinet ! Et je l'entends encore très régulièrement en boutique dans la bouche de parents et grands-parents inquiets que leurs enfants et petits-enfants ne soient pas de grands liseurs.


Car oui, la différence est bien là : un liseur est forcément un lecteur, tandis qu'un lecteur n'est pas forcément un liseur.

Un liseur est une personne qui lit beaucoup et qui aime lire ; un lecteur est une personne qui lit, tout simplement.

L'école apprend à nos enfants à devenir lecteur. Comment nous, parents, pouvons-nous les faire passer du statut de lecteur à celui de liseur ?


Dans cet article, je vous propose de passer en revue les différents conseils prodigués depuis des années aux parents d'enfants de tous âges (car oui, il n'est jamais trop tard pour faire aimer la lecture !).



Faire aimer les livres aux plus jeunes

"Bonjour, je cherche un cadeau de naissance, que me conseillez-vous ?"

Stop au doudou ! Selon moi, le cadeau de naissance par excellence est bien le livre !

L'idée est de familiariser au plus tôt le bébé à l'objet livre.


Que se passe-t-il lorsque mon enfant s'empare d'un livre ? Il porte son attention sur l'objet, il regarde (même furtivement) les images, il tourne les pages et développe sa motricité fine, il écoute les mots que nous prononçons et s'en imprègne, il développe son attention conjointe lorsque nous regardons, pointons et nommons les différentes images d’un livre avec lui...

Tout ça avec un simple objet en carton (oui, chez les plus jeunes, on optera pour des petits livres cartonnés et surtout plastifiés que j'aime appeler "anti-bavouille"!).


On aurait tort de s'en priver d'autant plus que ces dernières années, les éditeurs ont considérablement enrichi l'offre : du livre-hochet à l'imagier, en passant par les livres olfactifs et sonores, le choix est désormais immense !



- les livres en noir et blanc : il est conseillé de présenter en premier des livres en noir et blanc, contenant des images contrastées qui aident l'enfant à discerner les limites.

- les livres en tissu : ces livres peuvent être proposés dès le plus jeune âge car le bébé ne risque pas de se faire mal avec. On y trouvera des couleurs vives, un design épuré (une illustration par page) et une approche sensorielle (différentes matières avec différents bruits associés).

- les livres hochets : j'aime particulièrement cette gamme de livres développée par Milan ; les livres s’animent grâce aux mouvements de l’enfant, faisant apparaître et disparaître différentes formes tout en créant un son doux.

- les livres imagiers : le support par excellence qui permettra d'enrichir le vocabulaire de l'enfant ! L'imagier présente généralement un classement par catégorie (ex : aliments, animaux, vêtements...) permettant à l'enfant de structurer son lexique.

- les livres sensoriels : les livres à toucher permettent de stimuler le sens tactile, les livres sonores développent la reconnaissance et l'attention auditive, les livres olfactifs sont particulièrement intéressants pour travailler sur la reconnaissance et l'association des odeurs.

- les livres pour le bain : et pourquoi ne pas emmener aussi un livre dans le bain ? Gros coup de coeur pour la collection développée par Haba, dans laquelle le contact de l'eau chaude sur les pages permet de faire disparaître les taches de saleté présentes sur les personnages du livre. L'association parfaite entre livre et plaisir !



On ne le répétera jamais assez : les interactions précoces avec son enfant sont le gage d’un développement futur harmonieux. Le langage, les capacités d’apprentissage, le vocabulaire… tout se joue avant même que le tout-petit ne parle.

C'est dans ce contexte de prévention que mes super collègues orthophonistes distribuent, une fois par an, des livres dans les maternités : l’action 1Bébé, 1Livre est proposée au niveau national et a pour but de sensibiliser les parents sur la place précieuse qu’ils ont auprès de leur enfant pour l’accompagner dans le développement de son langage.





Autre conseil : n'hésitez pas à emmener bébé à la bibliothèque ! Ce lieu spécial lui permettra de s’ouvrir au monde des livres.

Il pourra voir et choisir des livres qui l’intéressent. Rapporter à la maison des livres qu’il a choisis sera une bonne manière de l’aider à développer une relation positive avec les livres et de lui donner le goût de lire.

Lorsque vous montrez un intérêt pour les livres et la bibliothèque (vous n'êtes pas forcé de lire 10 livres par semaine : je ne suis pas une grosse liseuse et pourtant mes enfants dévorent les livres depuis des années ! ), votre enfant a plus de chance d’être curieux à propos de la lecture. Cette curiosité influencera forcément sur sa motivation à apprendre à lire et, plus tard, à lire par lui-même.




Donner envie de lire aux jeunes lecteurs

Comme nous l'avons évoqué au début de cet article, apprendre à lire et apprendre à aimer lire sont deux choses bien différentes.

La lecture est essentielle à la réussite scolaire d'un enfant. Elle devient donc facilement source de pression et les adultes ont encore trop tendance à accompagner l'enfant dans l'apprentissage de le lecture, sans lui transmettre le plaisir de lire.

J'en ai fait moi-même l'expérience avec certains patients que je suivais en rééducation. En bonne professionnelle, je leur proposais une méthode purement syllabique (la seule, la vraie méthode de lecture à avoir fait ses preuves dans le temps) : "Léo et Léa" pour ne pas la citer.


La méthode était parfaite dans son déroulé, permettant à l'enfant d'acquérir la combinatoire en partant de sons simples pour arriver aux sons plus complexes.

Mais quel ennui ! L'histoire ne comportait que très peu d'intérêt et les séances pouvaient vite devenir soporifiques autant pour le patient que pour moi...

Or, la lecture peut (doit) être un passe-temps agréable, et nous avons pour obligation de transmettre cette passion à nos enfants / patients !

J'ai dernièrement découvert la méthode Apili qui semble cocher toutes les cases : une méthode syllabique et gestuelle, créée par un orthophoniste, ultra motivante car ayant recours à l'humour. De quoi mobiliser attention-concentration et motivation chez les plus réfractaires !



Le fait que les lectures soient "imposées" par l'école ne semble pas aider non plus. Par définition, ce qui est imposé est vécu comme une contrainte.

C'est pourquoi j'apprécie particulièrement l'initiative suivie par de plus en plus d'écoles élémentaires et collèges : le quart de lecture silencieuse et collective "Silence on lit".



Le principe est simple : 15 minutes chaque jour durant lesquelles toute l'école (adultes, enfants, adolescents) vit un moment dédié au plaisir de la lecture.

Ce temps est bien évidemment imposé mais les élèves sont libres d'amener l'ouvrage qu'ils souhaitent, et c'est là un point primordial : que ce soit un roman, un manga, le récit autobiographique d'un footballeur ou encore un magazine scientifique, l'enfant n'est pas jugé sur son choix. Il n'entendra pas des phrases du type "tu es trop grand pour lire des livres avec des images" ou encore "il n'y a pas assez de textes dans les BD" !

L'enfant lit et prend du plaisir à lire, c'est une victoire en soi.


De la même façon, certains enfants aiment être acteurs et la lecture traditionnelle dans laquelle ils sont de simples spectateurs a tendance à les frustrer.

Dans ce cas, j'ai pour habitude de conseiller les lectures interactives.





Avec ces livres-jeux, l'enfant est le héros de l'histoire. Il choisit son personnage et, au fil des pages, crée sa propre aventure en faisant ses choix.

Cerise sur la gâteau : une multitude d'histoires différentes peuvent être inventer, l'enfant relit donc régulièrement le même tome, ce qui le confronte visuellement aux mêmes mots et développe indirectement son orthographe lexicale / d'usage.



Redonner le goût de lire aux adolescents

Nous finirons cet article par nos grands enfants pour lesquels le constat du cinquième baromètre bisannuel du Centre national du livre (12 avril 2023) est assez alarmant : les jeunes de 15-24 ans s’éloignent de la lecture.

Sur toutes les tranches d’âge interrogées, ce sont eux qui se déclarent le moins lecteurs.

80 % disent lire. Un jeune sur cinq n’ouvre donc jamais un livre et parmi ceux qui lisent, 49 % d’entre eux reconnaissent ne le faire qu’occasionnellement.


Alors, que faire face à notre ado qui n’aime pas lire ?

Une règle d’or à respecter : ne jamais le forcer à lire, de peur de le dégoûter définitivement.

Faisons-lui découvrir les différents styles et genres littéraires pour qu’il trouve celui qui le passionne.


De nos jours, la littérature a inspiré de nombreux films et jeux vidéo. Peut-être une porte d'entrée ? Encouragez votre ado à découvrir les livres originels !

La lecture audio peut aussi être un excellent moyen de l’encourager à lire. Vivons avec notre temps et téléchargeons quelques podcasts et histoires audio ;-)







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Bonne lecture !

Orthophoniste pendant 20 ans et désormais gérante d'une boutique de jeux et livres, je suis toujours ravie de partager sur ce blog les conseils dispensés aux parents et aux professionnels de l'enfance !

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